English: David Wilkerson during a Conference in Chile, 2008 (Photo credit: Wikipedia) |
A l'époque d'Elie,
le dieu Baal promettait à ses adorateurs le succès, la
réputation et la prospérité. Ceux qui embrassaient
les pieds de l'idole recherchaient un plein accomplissement dans tous
les domaines du matérialisme et de la sensualité. Qui
étaient ces adorateurs de Baal ? Des membres du peuple élu
de Dieu, d'anciens adorateurs de Yaweh qui avaient rétrogradé.
Comme moi, vous pouvez vous demander comment le peuple de Dieu avait
pu être attiré dans une idolâtrie aussi manifeste.
Tout d'abord, Dieu avait
déjà jugé ces gens, parce qu'ils convoitaient la
prospérité. Ils avaient dû s'enfuir en Egypte, où
ils avaient été confrontés à la pauvreté,
à la faim et à la misère. C'est là qu'ils
avaient remarqué que les adorateurs de Baal étaient bénis
matériellement.
Ils se sont donc dit :
"Nous avions une abondance de nourriture à Jérusalem,
quand nous servions nos idoles. Nous étions bénis et nous
avions du succès, nous n'avions aucune souffrance. Mais, depuis
que nous avons cessé d'adorer ces idoles, nous n'avons rencontré
que des difficultés. Recommençons donc à leur offrir
de l'encens, et à présenter des offrandes à la
Reine du Ciel ! Peut-être obtiendrons-nous à nouveau tout
ce que nous désirons !" (Voir Jérémie 44 :16-19).
Le peuple de Dieu était
tombé sous la séduction d'un puissant "Evangile de la
prospérité". Il avait été saisi par un esprit
de convoitise et de cupidité. Les Israélites ne pensaient
qu'à obtenir des richesses et à être reconnus.
Bien entendu, il n'y a
aucun mal à avoir du succès, si vous agissez conformément
à la volonté de Dieu, si vous restez attachés à
Christ, et si vous donnez avec générosité, en obéissant
à Sa volonté. Mais il y avait en Israël un mélange
impur : les gens servaient l'Eternel, parce qu'ils craignaient Ses jugements,
mais ils convoitaient aussi les biens matériels.
Aujourd'hui encore, nous
voyons que ce même esprit de Baal saisit toute notre nation. A
Wall Street, au fronton de la Bourse Américaine, nous pouvons
voir l'image de ce dieu païen. Il s'agit de la statue en bronze
d'un taureau imposant, censé représenter le marché
boursier. On recherche une prospérité toujours plus grande,
de grandes richesses, la gloire et la réussite humaine. Voilà
les dieux devant lesquels notre nation s'incline !
Réfléchissez
à cela : on considère qu'un homme a réussi s'il
est parvenu à amasser des millions. Il peut alors posséder
assez d'argent pour vivre à l'aise pendant tout le reste de son
existence. Cela lui a peut-être même permis d'acquérir
une certaine reconnaissance personnelle.
Je vous le dis, peu importe
si son ménage se brise, s'il sort avec des prostituées,
ou s'il ruine des innocents dans sa recherche de gloire, de puissance
et de richesse. On continuera à juger qu'il a réussi,
selon les critères de notre monde.
Quelle conception fausse
et pervertie de la réussite ! Pourtant, les multitudes ont soif
d'une telle réussite. Dans toute notre nation, résonne
cette question, qui traduit cette soif de richesses : "Qui veut devenir
millionnaire ?"
Cette conception pervertie de
la réussite s'est introduite dans l'Eglise.
Ce même esprit séducteur
de Baal est à l'œuvre dans toutes sortes d'églises en
Amérique. Des multitudes de Chrétiens sont motivés
par le désir ardent de la réussite. Ils sont poussés
à adopter un style de vie luxueux, tout en s'enfonçant
dans des abîmes de dettes.
Cet esprit a fait adopter
dans l'Eglise les mêmes critères de réussite que
dans le monde. Récemment, un mouvement pentecôtiste canadien
a organisé un séminaire pour "pasteurs qui ont réussi".
Il était précisé que seuls pouvaient s'inscrire
les pasteurs d'églises d'au moins mille membres ! Apparemment,
c'était le nombre qui était leur seul critère de
réussite !
J'ai observé quelque
chose de semblable quand j'ai commencé à travailler avec
les gangs et les drogués de New York. On m'avait présenté
à un évangéliste célèbre, qui conduisait
une croisade dans une église locale. Une phrase de cet homme
m'avait choqué. Il m'avait dit : "Si tu n'y arrives pas avant
d'avoir cinquante ans, tu ne décrocheras jamais le gros lot !
Il me reste cinq ans pour atteindre mon but. En ce moment, je travaille
à une série télévisée qui représente
peut-être ma dernière chance d'atteindre mon objectif !"
J'avais été
abasourdi. Que voulait dire cet homme en me parlant "d'y arriver" ?
Recherchait-il la notoriété et la gloire ? Pour moi, "y
arriver" signifiait plutôt "avoir assez d'argent pour payer mes
factures d'électricité au Centre de Teen Challenge". Cela
pouvait aussi signifier "trouver un nouveau drogué qui accepte
que Jésus le délivre".
Nous mesurons trop souvent
la réussite d'un ministère au nombre de membres de son
église, ou à la taille de son budget.
Si vous demandez
à un Chrétien de vous dire de quelle manière Dieu
l'a béni, il vous dira sans doute : "Le Seigneur m'a donné
une nouvelle voiture, une belle maison, un bon salaire". Pourtant, à
une autre époque, ce même Chrétien aurait pu vous
dire : "Dieu m'a béni en me donnant un fardeau pour la prière,
et une nouvelle vision des âmes perdues. Il m'a donné une
nouvelle soif pour Lui !"
Voici ce que Jésus
dit à propose de ceux qui deviennent tièdes : "D'autres
reçoivent la semence parmi les épines ; ce sont ceux qui
entendent la parole, mais en qui les soucis du siècle, la séduction
des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent
la parole, et la rendent infructueuse" (Marc 4 :18-19). En un mot, tout
ce qui nous empêche de bien marcher avec Jésus est un péché.
Si nous laissons un désir impie dominer notre cœur, un besoin
de réussite, d'argent ou de reconnaissance, cela nous conduira
à nous incliner devant Baal. Nos yeux spirituels deviendront
aveugles, et nous perdrons notre zèle pour Jésus.
En Israël, les temples de
Baal étaient bondés.
Les Israélites remplissaient
les églises de Baal, à la recherche du succès et
de la prospérité. Bien vite, cette Eglise rétrograde
fut gagnée par une corruption innommable. C'est ce que dit le
Seigneur à Elie, en parlant avec fierté de ces sept mille
qui ne s'étaient pas inclinés devant Baal : "Je me suis
réservé 7.000 saints justes ! Ils ont résisté
à toute convoitise pour la gloire et le succès ! Ils m'appartiennent
totalement !"
Nous devons être
reconnaissants à Dieu pour tous les grands héros de la
foi : les prophètes zélés comme Elie, les lutteurs
dans la prière comme Daniel, les hauts fonctionnaires puissamment
utilisés comme Abdias, et tous ceux qui ont accompli de grands
exploits, comme David et Déborah. Je crois que nous devons étudier
leurs exemples, pour discerner les secrets d'une vie agréable
à Dieu.
Pourtant, combien de Chrétiens
cherchent réellement à imiter ces 7.000 serviteurs de
Dieu anonymes, qui ont refusé de s'incliner devant Baal ? De
tels hommes et femmes de foi inconnus sont rares ! En vérité,
je crois que le reste fidèle que Dieu S'est réservé
n'est pas aussi important que nous pourrions le penser. La Bible dit
très clairement qu'au sein de chaque génération
impie, seul un faible reste demeure fidèle. En outre, dans les
jours qui viennent, qui seront des jours de chaos, l'Eglise verra de
nombreux Chrétiens tomber dans l'apostasie.
Paul a écrit : "De
même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon
l'élection de la grâce" (Romains 11 :5). Jésus Lui-même
a dit : "Entrez par la porte étroite. Car large est la porte,
spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il
y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la
porte, resserré le chemin qui mènent à la vie,
et il y en a peu qui les trouvent" (Matthieu 7 :13-14).
Voyez-vous, ce ne sont
pas seulement les prières d'Elie qui ont fait tomber le feu du
ciel. Ce furent aussi les cris de ces 7.000 fidèles anonymes,
qui aimaient Dieu et qui priaient. Ils se réunissaient en cachette,
et priaient dans les champs. Certains servaient peut-être dans
la maison d'Achab, inconnus de tous sauf du Seigneur. Ils sont restés
fidèles à l'appel qu'ils avaient reçu : intercéder.
Et Dieu les a entendus.
Quels sont les critères
de la réussite, du point de vue de Dieu ?
Pour Dieu, le succès
n'est rien d'autre que la fidélité complète de
ceux qui Le servent.
De tels serviteurs ne cherchent pas à "y
arriver". Ils ne désirent aucune sécurité terrestre.
Leur seul désir est de connaître leur Seigneur et Le servir.
Pensez à ces cent
prophètes cachés par Abdias. Ils ont vécu cachés
dans des cavernes pendant au moins trois ans et demi, tout au long d'une
terrible famine. Ces hommes n'avaient aucun ministère public.
Ils vivaient complètement cachés, oubliés par la
plupart des gens. Ils n'ont même pas pu partager la victoire d'Elie
sur le Mont Carmel. Le monde aurait certainement considéré
que ces hommes étaient des ratés, des gens insignifiants
qui n'avaient rien accompli de sérieux.
Pourtant, le Seigneur avait
accordé à ces fidèles serviteurs un don précieux
: le temps ! Ils ont eu des jours, des semaines, et même des années
pour prier, étudier, croître, et servir le Seigneur. Voyez-vous,
Dieu les préparait pour le jour où Il allait les libérer
pour exercer un ministère en faveur de Son peuple. En vérité,
ce sont ces hommes qui allaient s'occuper de tous ceux qui devaient
revenir à Dieu grâce au ministère d'Elie.
Il y a des années,
le Seigneur m'avait aussi accordé ce don béni du temps
disponible. Avant de devenir pasteur, je pouvais aller dans les bois,
et prêcher aux oiseaux et aux arbres. Je n'avais ni programmes,
ni plans, ni rêves. Je n'avais qu'un seul désir : connaître
le cœur de Dieu. Je priais donc chaque jour, cherchant et servant le
Seigneur. Et j'annotais ma Bible d'un bout à l'autre.
Plus tard, en tant que
jeune pasteur maigre et inexpérimenté, je dus m'occuper
d'une petite assemblée dans une petite ville de la Pennsylvanie.
Nous avions nos réunions dans un bâtiment indéfinissable
dont le toit était en papier goudronné. Notre assemblée
était surtout composée de fermiers et de mineurs de charbon.
J'étais complètement inconnu. Grâce à l'exemple
de mon père et de mon grand-père, qui savaient prier,
Dieu avait déjà fait de moi un homme de prière.
Aujourd'hui, je peux dire honnêtement que toutes les bénédictions
que j'ai reçues sont dues à ces précieux moments
passés avec le Seigneur, tôt le matin.
J'étais caché.
Personne ne me voyait. Mais Dieu connaissait mon adresse ! J'utilisais
mon temps avec sagesse. Aujourd'hui, j'exhorte tous les jeunes pasteurs
à faire de même. J'entends souvent des jeunes pasteurs,
dans tout le pays, qui sont désespérés parce qu'ils
ne peuvent pas trouver une place pour exercer leur ministère.
Voici ce que je leur conseille :
"Cessez de chercher une place pour
exercer votre ministère ! Passez plutôt votre temps à
chercher Dieu. Il sait où Il peut vous trouver ! Il vous convoquera
Lui-même quand Il verra que vous êtes prêt ! Oubliez
ce que font les autres. Ils peuvent vous sembler faire beaucoup plus
de grandes choses que vous. Mais, en vérité, votre plus
grand ministère, c'est la prière. Efforcez-vous d'avoir
du succès devant le trône de Dieu ! Si vous servez le Seigneur,
et si vous priez pour les autres, Dieu considèrera que vous remplissez
bien votre ministère. Tout véritable ministère
est fondé sur la prière".
extrait de la predication: pourquoi est-il difficile pour des chrétiens de prier?
source: http://sentinellenehemie.free.fr