Pourquoi le régime marocain s’en prend soudainement aux chrétiens?

vendredi 28 mai 2010

Christian Bibollet, de l’Institut pour les questions relatives à l’islam (Réseau évangélique suisse), interprète les récentes expulsions de chrétiens étrangers comme le résultat de dangereuses concessions du gouvernement aux islamistes

Au cours des quinze derniers mois, l’attitude du gouvernement marocain vis-à-vis de sa minorité chrétienne a dramatiquement changé. En mars 2009, à Casablanca, la police a expulsé cinq femmes étrangères parce qu’elles participaient à une étude biblique. En novembre, dans le nord du pays, cinq autres étrangers ont connu le même sort pour la même raison. Puis, en janvier 2010, un touriste américain, interpellé dans une réunion chrétienne à Marrakech, a été renvoyé sur-le-champ.

Ces expulsions répétées n’ont par ailleurs pas empêché, ce même mois de janvier, la tenue d’une rencontre à Rabat sur «la tolérance religieuse à travers les traités internationaux sur les Droits de l’Homme». Les différents acteurs de la société civile du Maroc et de Mauritanie voulaient ainsi dire leur soutien au principe de liberté religieuse.

Mais le 6 mars, la mécanique policière s’est remise en marche. D’abord présentée comme un «contrôle de routine», l’intervention des policiers à l’orphelinat d’Ain Leuh s’est transformée en perquisition à la recherche de documents compromettants et en interrogatoires pour les enfants et le personnel de l’établissement. Après douze heures d’investigations, la procédure s’est accélérée. Soumis à de nouveaux interrogatoires le lendemain, les membres du personnel se sont vu retirer leurs passeports et ont eu quelques heures pour faire leurs valises et quitter le pays. Ils ont laissé derrière eux 33 enfants profondément choqués et désemparés. Dans la foulée, un moine franciscain ainsi que des protestants latino-américains et asiatiques ont reçu l’ordre de quitter le pays. Cela s’est passé sans qu’aucun d’eux ne puisse contacter son ambassade ou un avocat alors que la loi garantit ces droits et prévoit un délai de quinze jours pour arranger son départ. A mi-mars, l’agence Reuters a signalé que 70 étrangers avaient déjà été expulsés du pays.

la suite: letemps.ch

 
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